Pour préparer la période de programmation 2028-2034, le programme Interreg Rhin Supérieur a consulté les citoyens de cet espace transfrontalier, à l’été 2024. 347 personnes ont répondu à cette consultation, exprimant leurs besoins et retours d’expérience dans le bassin de vie transfrontalier, notamment en termes de mobilité, de bilinguisme et de coopération administrative. Globalement, la coopération transfrontalière est perçue de manière très positive même si de nombreux défis existent encore dans le Rhin supérieur.
90% des répondants considèrent le quotidien frontalier comme une opportunité. A l’inverse, très peu de répondants (seulement 2%) perçoivent ce quotidien comme un obstacle. C’est donc un bilan plutôt positif sur la perception de la frontière, et ce dans chacun des 3 pays représentés par les réponses : la France, l’Allemagne et la Suisse.
D’après les résultats, près de 59 % des répondants, soit 204 personnes, pointent les lourdeurs juridiques et administratives comme des freins considérables à leur quotidien. Mais la barrière linguistique semble également jouer un rôle prépondérant dans ces difficultés : 54 % des participants mentionnent cet obstacle, soulignant la complexité des échanges au-delà des frontières.
À un degré moindre, 42 % des personnes interrogées évoquent le manque d’infrastructures adaptées à la mobilité, un facteur limitant la fluidité des déplacements entre les pays voisins. Mais c’est dans la rubrique « Autre », réservée aux réponses libres, que ressort une difficulté supplémentaire : certains font état d’un « manque d’intérêt » pour la langue et la culture du pays voisin. Une problématique qui met en lumière la nécessité de renforcer les échanges interculturels et de favoriser une meilleure compréhension entre les citoyens des deux côtés de la frontière.
Les résultats de la consultation ont permis de dégager quatre thématiques principales qui illustrent les préoccupations majeures des répondants. En tête de liste, la mobilité apparaît comme le sujet le plus fréquemment mentionné, représentant près de 30 % des réponses. Cette priorité met en évidence les enjeux liés aux déplacements transfrontaliers, tant au niveau de l’accessibilité que de l’efficacité des infrastructures.
L’éducation et la formation occupent la deuxième place, avec 17 % des réponses. Cette thématique souligne l’importance de garantir une offre éducative transfrontalière, permettant aux habitants des zones frontalières d’accéder à des opportunités d’apprentissage dans un contexte bilingue et interculturel.
La coopération administrative arrive en troisième position, avec 15 % des réponses. Ce point reflète les défis liés à la coordination entre les autorités des différents pays, notamment en matière de procédures administratives et de simplification des démarches pour les citoyens et les entreprises.
Enfin, la santé et le secteur médico-social complètent ce tableau, avec 12 % des réponses. Les répondants soulignent ainsi les difficultés d’accès aux soins transfrontaliers, qu’il s’agisse de la reconnaissance des droits, de la couverture santé ou de la coopération entre les structures de santé des différents pays. Ces résultats témoignent d’un besoin urgent de renforcer la coopération transfrontalière dans ces domaines pour améliorer le quotidien des citoyens.
Alors même qu’Interreg est considéré comme un outil essentiel pour le développement de la coopération transfrontalière dans le Rhin supérieur, les répondants souhaitent que les règles de financement soient optimisées.
Un rapport détaillé de ces consultations a été soumis à la Commission européenne en décembre 2024. Celle-ci avait appelé l’ensemble des programmes Interreg en Europe à mener des consultations similaires dans l’optique de la préparation du cadre réglementaire de la prochaine période de programmation.